Qui n’a jamais vu son chat détaler à l’annonce d’un câlin improvisé ou plonger dans une immobilité boudeuse quand les bras tentent une approche ? Drôle d’attitude, pensez-vous, pour un animal qu’on croise paresseusement posé sur les genoux des personnages de toute bonne bande dessinée française. Pourtant, la plupart des chats domestiques ne raffolent pas d’être portés, et pour cause : cet acte va à l’encontre de leur besoin viscéral de contrôle et de sécurité. En ce début d’automne 2025, alors que les longues soirées invitent à partager un plaid avec son félin préféré, il est temps de décrypter ce mystère et de découvrir comment gagner – véritablement – la confiance de son chat.
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Porter son chat, un défi ? Plongée dans l’univers félin pour comprendre ce rejet
Chez le chat, tout ou presque tourne autour de la sensation de maîtrise de son environnement. Cet apparent flegme, cette habitude de choisir eux-mêmes où et comment se reposer, relève d’un besoin inné : se sentir sécurisé, garder l’œil sur ce qui se passe, et pouvoir décamper à la moindre alerte.
Être soulevé du sol, c’est tout perdre d’un coup : repères, équilibre, moyens de fuite. Pour beaucoup de chats, la sensation d’être porté évoque même celle d’un danger immédiat. Certains restent stoïques avec un air résigné, d’autres déclenchent toute la panoplie des signaux d’inconfort : queue battante, oreilles en arrière, voire petit feulement pour les plus expressifs.
La tolérance varie largement d’un individu à l’autre. Un chat âgé ou arthrosique éprouvera par exemple des douleurs articulaires à être maintenu dans une position qui accroît la pression sur son corps. Un chaton nouvellement arrivé, encore mal habitué à l’humain, pourra percevoir le geste comme une agression.
Savoir reconnaître ces réactions – du simple frémissement à la tentative de fuite – est déjà un premier pas pour cohabiter en bonne intelligence. Quitte à ravaler temporairement ses envies de « gros câlins dans les bras ».
Les erreurs humaines qui braquent votre chat : ce qu’il ne faut surtout pas faire
Personne ne jette son chat sur le canapé sans une once de bienveillance (en principe). Pourtant, certaines attitudes humaines, en apparence anodines, mettent à mal la relation de confiance.
Forcer ou surprendre son chat constitue l’une des pires méthodes pour tisser un lien durable. Arriver par derrière, saisir subitement, manipuler alors que le félin dort ou chasse une mouche invisible sur le mur… Résultat garanti : l’animal vous associe à une source d’inconfort, au mieux il s’éloigne, au pire il se tend ou développe une peur durable des bras humains.
L’art de porter un chat, tout comme le choix du moment, réclame finesse et observation : éviter d’insister lorsqu’il vient de manger, de jouer ou d’utiliser sa litière. Privilégier une manipulation courte, calme et surtout adaptée à la morphologie du chat. Mal porter, c’est risquer de provoquer douleurs et stress inutiles.
Enfin, chaque chat a son vécu : certains ont connu de mauvaises expériences, d’autres sont simplement de grands timides de naissance. Ce qui est toléré par votre vieux siamois peut devenir cauchemardesque pour le chat européen trouvé dans un jardin.
Gagner la confiance de son chat, c’est possible ! Voici comment tout changer
On parle beaucoup de « gagner la confiance » de son chat : en réalité, cela commence au sol. Plutôt que de multiplier les tentatives de prise en main, offrez à votre compagnon des moments de partage où il garde l’initiative. Laissez-le venir, s’approcher, frotter sa tête contre vos doigts posés au niveau du sol ou du canapé.
Respecter le seuil de tolérance de son animal, c’est savoir l’observer. Face à la moindre tension corporelle (muscles figés, yeux écarquillés), mieux vaut stopper l’interaction. Certains chats acceptent volontiers d’être portés quelques secondes, puis réclament leur liberté. Soyez attentif à sa gestuelle et adaptez-vous sans prendre les choses personnellement : ce n’est ni un manque d’amour, ni un affront.
Progressivement, il est possible d’installer des petits rituels : temps de caresses sur le sol, jeux quotidiens avec plumeaux ou circuit à balles, friandises distribuées lors des câlins volontaires. L’idée : renforcer le sentiment de plaisir plutôt que de contrainte, et toujours laisser à l’animal le choix.
À force de patience et de respect, certains chats finiront par sauter d’eux-mêmes sur les genoux de leur humain, voire à se lover dans les bras, mais jamais par obligation. En automne, alors que la lumière décline et que l’envie de moments cocooning augmente, transformer ces instants en un jeu complice deviendra le petit rituel de la saison pour qui sait observer et s’adapter.
En respectant le besoin de contrôle et de sécurité de son chat, tout change : il n’y a plus ni affront, ni rejet, seulement l’occasion d’inventer une nouvelle forme de tendresse, à hauteur de moustaches. Et vous, laisserez-vous votre chat choisir le moment du câlin ?
